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En terre étrangère

 
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kilou
Apprenti écrivain


Inscrit le: 14 Juil 2008
Messages: 7

MessagePosté le: Lun Juil 14, 2008 11:23 am    Sujet du message: En terre étrangère Répondre en citant

  J’avançais dans cette rue d’un pas rapide, sentant autour de moi une sensation bizarre m’envahir. Je ne connaissais rien de ces choses vivantes que je croisais, ni leur langage, ni leurs us et coutumes, s’ils en avaient.
  Leur regard avait quelque chose d’étrange, sans rien d’hostile, mais avec une certaine méfiance à mon égard, qui me fit froid dans le dos. Je continuai d’avancer, sans savoir où j’allai, et mes pas me guidèrent jusqu’à ce qui semblait être une route. Ces êtres vivants se déplaçaient aussi dans des voitures, mais leur construction différait des nôtres, et pas seulement au niveau du design. J'aurais aimé les étudier en détail, pour comprendre ce qui les différenciait exactement, mais les voitures passaient à toute allure et aucune n'était à l'arrêt dans les parages. Je me contentais donc de ce vague sentiment d'étrangeté, avec l'impression de voir notre civilisation dans un miroir.
  Je décidai de traverser la route. Un regard à gauche, quelque pas prudents, un coup d'oeil à droite. Soudain, une voiture surgit sur gauche. J'eus à peine le temps de l'éviter, d'un bond en arrière. Je ne comprenais pas.
  Un bruit désagréable me fit sursauter et me sortit de ma stupeur. J’en cherchai la provenance quand il retentit à nouveau. Je croisai alors le regard plein de colère d’une des leurs.
  Ils étaient tous de taille différente. Certains avaient les cheveux et même la peau orange, comme teintée par de l’auto-bronzant, particulièrement celles que je présumais être des filles. Pas de pantalon, un bout de tissu en dessous du bassin, et deux espèces de bâtons en guise de jambe.
  Mon coeur commençait à battre plus rapidement lorsque j’entendis échanger derrière moi des voix aux sonorités singulières.
  Je n’osai pas me retourner et pressai le pas. Qu’y avait-il autour de moi ? Et ce signe vert obsédant qui se trouvait partout, tel un affichage d’appartenance ?
  La sueur commençait à perler sur mon front. J’avais peur, je doutais, mais il fallait que je sache.
  Je rentrai dans un centre commercial, ou du moins pour ce que je pris comme tel. Plusieurs points de ravitaillement et un monde fou. Des « bébés choses », des jeux, des points de rencontre, où plusieurs engloutissaient sauvagement un liquide jaunâtre, assez mousseux sur le dessus, quand d’autres se bourraient de ce qui semblait être leur nourriture, et du bruit, beaucoup de bruits, tous différents.
  Soudain on m’interpella. Je fis mine de ne rien entendre et continuai à avancer. Que me voulaient ces choses ?
  Je pressai le pas, jetant de temps en temps en coup d'oeil derrière moi, voyant ainsi la progression de mes deux poursuivants tenant une chose noire dans une main. Je pris un peu de distance mais ils rattrapèrent me rattrapèrent sans peine. Je pus alors voir leur visage, en mutation, certainement au premier stade, devenu tout rouge et ridé, par la tension de leur peau vers le centre de leur visage.
  J’étais à la limite de la crise cardiaque. Mon coeur s’emballait, à l'unisson de ma peur, et ma respiration s’amplifiait à mesure que j’accélérai mon allure. Je courrais à présent. Les deux choses hurlantes étaient à mes trousses. Leurs semblables me regardaient d’un air étrange et s’agitaient, lorsque que je me sentis prise au piège.
  Levant la tête, je vis quatre d’entre eux me barrer le passage à dix mètres devant moi. Cela me laissait encore le temps de trouver une échappatoire. Je regardai de tous les cotés, tout en avançant malgré moi dans la gueule du loup, afin trouver une porte de sortie, mais toutes les choses étaient postées devant les points de ravitaillement à l'affût de mes moindres mouvements.
  Je n’eus pas d’autre choix que de m’arrêter à cinq mètres des quatre individus, tout surveillant mes arrières pour savoir si les deux autres étaient arrivés. C'était effectivement le cas.
  Je sentis de l’air sur mon visage, et un sifflement au dessus de moi. Effrayée, je levai la tête et aperçus encore ce signe étrange, mais celui ci semblait différent. Il y avait des lettres au dessous, des lettres que je pouvais lire !
  Un son me sortit de mon déchiffrement et je vis celui qui tenait une chose noire s’approcher de moi en essayant de communiquer. Je fis quelques pas en arrière car son visage était resté en première phase de mutation et j’avais peur que ne survienne la seconde trop rapidement. Il sentit que j’avais peur et une courbe sarcastique se dessina à l’emplacement de ses lèvres, changeant encore l’expression de son visage. Il gagnait du terrain. Mes jambes flageolantes me soutenaient à peine, et tous ces regards rivés sur moi, dans le plus grand silence, comme si mon exécution était proche.
  Ma vie défila. Je me revis dans ma maison d'enfance, avec mon père qui me faisait sauter sur ses genoux en riant. Puis, mes années d'internat, avec l'hostilité quotidienne de mes camarades de chambrée, mais aussi ces rares moments de bonheur, où mon amoureux me retrouvait à la dérobée, après avoir escaladé le mur d'enceinte...
  Passée cette brève rêverie, mon attention se focalisa à nouveau sur la scène d'horreur qu'y me mettait dans le rôle d'une petite souris en proie à quatre chats défigurés et affamés, sans compter les deux autres, derrière, qui m'empêchaient de faire de mi-tour et de détaller. Le regard de mes bourreaux brillaient d'une leur diabolique. Mon coeur se serra en pensant que je vivais mes derniers instants.
  Brusquement, je réalisait qu'un des « monstres » tenait ma veste dans ses mains. Je ne me souvenais pas qu'ils me l'aient arrachée. Puis je compris. Tous ces visages me parurent beaucoup moins effrayants et je laissais s’approcher l’individu.
  D’une phrase courte, essoufflée et sèche, il me dit : « yulaustzatch », et me tendit ma veste. Cet homme voulait juste me rendre la veste que j’avais laissé tomber, et m’avait couru après pour me la rendre. Le signe était en fait un trèfle, sous lequel DUNDALK était inscrit. Je me remettais à présent de ma frayeur sous le regard interloqué mais moqueur des gens qui m’entouraient.
  Confuse, j’émis un timide « thank you » et l’homme fis demi tour en riant avec son ami. Les gens dans la galerie marchande firent de même, et je rentrai la tête baissée dans ma famille d’accueil à qui je me gardai bien de raconter mon premier jour en Irlande.
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